2023-04-24 Enseigner, informer, surveiller : quelles armes pour lutter contre l’antisémitisme - Elisabeth Abanda Ayissi Table ronde n°2

Table ronde n°2 Enseigner, informer, surveiller : quelles armes pour lutter contre l’antisémitisme ?

Elisabeth Abanda Ayissi

je et c’est super parce qu’on a pas l’habitude et jeune aussi parce que c’est aussi une question et tu viens d’en parler alors du coup peut-être d’abord enfin un petit rappel sur en quoi en quelle qualité j’interviens aujourd’hui puisque on a dit tu as dit des choses mais c’est pas forcément toute la vérité de pourquoi je fais aujourd’hui effectivement dans le passé j’ai été mis tant à lunettes aujourd’hui j’y travaille j’en suis à l’attaché de presse mais c’est surtout en tant que comment dire porteuse de de la toute nouvelle commission antiracisme de LV que j’interviens aujourd’hui parce que c’est une c’est une commission que nous venons de créer au début du mois d’avril et donc aujourd’hui c’est notre toute première invitation et on est très très content merci beaucoup Nadine merci beaucoup Guy de nous avoir invité aujourd’hui donc voilà c’est un peu dans ce cadre là que je vais m’exprimer donc après effectivement vous en doutez bien on n’oublie pas comme ça ces années de militantisme étudiants surtout quand on est sur une table ronde sur l’éducation nationale l’enseignement supérieur et finalement en fait toutes ces questions d’éducation donc oui enfin j’aurai un petit peu cette double casquette mais pour moi c’était un petit peu important de vous expliquer d’où j’allais vous parler aujourd’hui donc peut-être pour pour commencer un petit peu mon propos sur sur toutes cette question là pardon je pense qu’en fait la première chose à dire et j’ai un peu l’impression que c’est tout ce qui c’est ce qui revient des différentes interventions c’est que quand on parle de l’antisémitisme quand on parle de tout ce qui est justement c’est N2 d’identité et c’est n de l’autre en fait la question qu’on a aujourd’hui dans le contexte français et notamment dans le contexte français éducatif c’est la question du tabou en fait comme si toutes ces questions là ça relevait de quelque chose qui se passe dans la vie qu’on a en dehors de l’espace que peut être l’école de l’espace que peut être le lycée ou la fac et que c’est des choses qu’on voit à la télé quand on est chez soi mais qui ne s’importerait pas du tout dans l’espace éducatif et je pense que on est tous d’accord pour dire que non et d’ailleurs les témoignages que tu viens que tu viens nous citer comme tu l’as dit son très effroyables et nous rappelle ça c’est que on a une importation de tout ça dans dans nos espaces scolaires et universitaire et pourquoi parce que en fait on ne se subdivise pas en fonction des espaces dans lesquels on va on est ce qu’on est et avec l’ensemble de de ce qu’on porte et je pense que c’était un petit peu important de de partir de partir de ça puisque pourquoi est-ce que c’est important cette question cette question de l’école je pense que oui et j’y viendrai ensuite il y a la question de ce que l’école peut faire pour lutter contre l’antisémitisme mais je pense d’abord que il y a la question de ce que l’école est aussi responsable de véhiculer l’anti-cé l’antisémitisme voilà pardon pourquoi est-ce que je dis ça c’est que effectivement je pense qu’on a aujourd’hui peut-être un peu un péché dans la conception qu’on a de nos programmes sur cette question c’est qu’en fait on ne parle pas d’antisémitisme quand on est à l’école que ce soit en primaire que ce soit au collège au lycée ou à la fac on parle de la Shoah et c’est pas pareil et c’est je pense quelque chose qui est très dommageable et qui explique aussi pour moi aujourd’hui un certain nombre de résurgences qu’on peut avoir et un peu ce sentiment que certains jeunes peuvent exprimer on a entendu les résultats des enquêtes de tout à l’heure sur ah là là mais on nous parle tout le temps ça c’est bon on est gavé parce que en fait on est dans dans quelque chose où on ne parle même plus en fait finalement du sujet de fond qui est pourquoi est-ce que la Shoah a eu lieu c’est parce qu’en fait il y a eu un terreau depuis enfin plusieurs millénaires quand même d’antisémitisme dans la société française mais finalement qu’on suis on réduit tout ça à ça et que ce serait enfin limite comme si c’était les nazis qui avaient inventé inventé tout ça alors que on l’a déjà dit ce n’est pas vrai mais surtout finalement quelque chose qui serait cloisonné dans leur ennemi d’histoire-géo qu’on a par semaine enfin je sais pas si vous voyez si vous voyez ce que je veux dire si vous arrivez à me suivre mais je pense que ça c’est vraiment partie du problème et de pourquoi aujourd’hui en fait finalement on a une école qui ne joue pas son rôle et qui en fait est même propagatrice de de tous ces clichés là et de finalement cette haine de l’autre parce que il ne faut pas avoir peur des mots la deuxième chose je pense que c’est finalement une question qui est un petit peu en fait commune à l’ensemble des des racistes parce que pour le coup voilà par rapport au débat qui a pu avoir un petit peu tout à l’heure enfin qui a été soulevé moi effectivement je pense qu’il faut arriver à traiter de manière particulière l’antisémitisme parce que effectivement comme ça a été dit par Marianne matarbonucci effectivement c’est un peu c’est le racisme le plus perfectionné et je pense que oui il faut mettre les faut mettre les guillemets mais c’est vraiment que ce que je pense mais par contre par l’analyse de l’anté de l’antisémitisme on peut arriver à voir aussi une bonne analyse des autres racismes et moi j’aime à penser qu’en fait il y a un système de domination qui qui a des grilles d’analyse qui sont assez globales et qui en fait par contre va se matérialiser de manière différente et j’ai quand même l’impression que avec l’antisémitisme c’est c’est très très clair là-dessus et pourquoi est-ce que je vous disais ça c’est que effectivement oui je pense que on a aujourd’hui un impensé sur ces questions là de la part de l’école de la part aussi enfin moi je suis à la fac depuis très longtemps maintenant et et ce que ce que ce que je vois c’est que effectivement en fait on a des recherches sur ce sujet là mais en fait on a du mal à les vulgariser souvent on les Intrum mentalise politiquement dans un sens où on l’a bien vu ces dernières années où ce serait quand même des patates chaudes et tout de suite quand on travaillerait sur ces questions ce serait du militantisme alors qu’en fait c’est nous donner une radiographie de là où la société elle en est aujourd’hui et la troisième des choses que je voudrais dire c’est que je pense que notamment pourquoi dans l’espace de l’école on a un vrai enjeu et c’est là où c’est le plus facilement observable cette résurgence de l’antisémitisme en fait je dis même résurgence mais comme il n’a jamais mais voilà c’est ça une permanence de de l’antisémitisme c’est que je pense que on a tous une question une conception que l’école c’est l’outil républicain par excellence et que la République ce qu’elle nous a toujours expliqué depuis qu’elle s’est constituée c’est que elle ne discriminait pas entre ces différents enfants qu’elle ne voyait pas leurs différences bon moi je tends à penser que le fait de se dire qu’il n’y en a pas et qu’on ne les voit pas ça fait que en fait il y en a et qu’on les loupe et qu’on se met des oeillères et qu’on laisse des choses persister mais par contre je pense que c’est aussi pour ça que c’est le c’est le premier élément qui qui nous choque et la deuxième chose c’est aussi que on parle de conscience qui sont pas encore totalement figés qui sont pas encore totalement structuré et qui pourtant renvoient ce genre de choses et donc nous fait prendre conscience et finalement on choisit soit de le faire cette prise de la faire cette prise de conscience soit encore une fois on se met des heures mais finalement en fait sur le fait que on baigne dans tout ça tout ça se projette de génération en génération on l’a dit ça peut prendre des formes différentes mais que par contre en fait c’est toujours là et qu’on ne sait pas gérer la chose et qu’on choisit en fait même plus souvent de ne pas gérer la chose et ça m’amène du coup à ce que c’est quoi le rôle de l’école et c’est quoi le rôle de la formation même de manière générale parce que je suis d’accord il y a la question de ce qu’on peut faire en formation initiale mais en fait elle a forcément tout au long de la vie et la formation continue c’est déjà en fait pour être très honnête pour le dire pour enfin désolé je suis un peu cash moi mais il y a rien qui est fait au niveau de l’école aujourd’hui en terme d’éducation sur la question de l’antisémitisme même on pourrait se dire même dans un grand package racisme voilà il y a rien du tout qui est fait en vrai enfin je vais parler en fait d’un point de vue d’élève et de gens qui ne connaissent pas forcément la machine c’est peut-être plutôt de ce point de vue là que je vais le dire effectivement oui il y a des intentions oui il y a des il y a sûrement des choses qui sont proposées mais aujourd’hui qu’on quand on est élève quand on est étudiant on n’a pas l’impression en fait que ça a une prise sur sur nous et que finalement en fait c’est des choses qui sont vraiment intégrées dans ce qu’on dans ce qu’on doit apprendre danser avec quoi on doit ressortir de de nos cursus et donc j’imagine effectivement qu’il y a des initiatives et j’ai dit ça de manière un peu cash pour choquer mais voilà vous voyez ce que je veux dire c’est que aujourd’hui à hauteur en fait finalement d’enfants d’ados ou de jeunes adultes on n’a pas l’impression que c’est un sujet qui est qui est vraiment pris de manière frontale par l’Éducation nationale ou ministère de l’enseignement supérieur notamment ensuite pour un petit peu continuer là-dessus mais sur le fait je viens de le dire il n’y a rien aujourd’hui dans nos modules notamment à l’université parce que c’est ce que je connais le mieux qui en fait nous oblige à nous former et à nous déconstruire sur ces questions-là qui nous donnent en fait des clés des cris d’analyse sur sur le sujet de la même manière que par exemple et ben à la rentrée on a une journée de pré-entrée qui nous explique où est la bibliothèque où est ce genre de choses et que par exemple dans certaines universités il y a eu la décision d’ajouter des des choses sur la question du sexisme etc par exemple l’université Diderot qui a beaucoup fait ça aujourd’hui c’est pas vrai qu’il y a ça sur la question de l’antisémitisme c’est pas vrai qu’il y a ça sur la question de l’antiracisme mais ça a été et ça a été dit aujourd’hui Paris 8 à une formation qui est qui est novatrice en ce sens là et le fait que ce soit un diplôme d’université pour ceux qui sont un peu familiers des classifications universitaires ça dit quelque chose ça veut dire qu’il faut avoir cette envie là de payer un petit peu plus pour se former spécifiquement sur la question or en fait pour moi je je pense que l’enseignement supérieur doit se démocratiser et c’est aussi une des voix de démocratisation que de faire en sorte que ces sujets là puissent être dès qu’on arrive en première année et puis cette traité ensuite je pense qu’elle a question du corps professionnel aussi à tous les niveaux qui aujourd’hui n’est pas du tout assez formé et je pense que c’est pour ça que ça explique les différentes réactions que de prof dont tu as pu parler dans dans les témoignages on ne bouge pas parce que soi-même on est mis face à son incapacité on est ni face au fait qu’on n’a pas les outils pédagogiques pour pouvoir pour pouvoir répondre certains vont réussir à le faire mais trop souvent ça repose sur la capacité les et les savoir-être ou faire de tel ou tel de telle ou tel professeur et ça pour le coup c’est de de bas en haut pour avoir moi-même été enfin voilà élu dans différentes dans différents conseils d’universités etc au niveau local comme au niveau national on le voit sur ces questions là en fait les présidents de fac les directions du FR les profs etc ne font ne font pas forcément parce qu’en fait dans l’arsenal qu’ils ont en fait il n’y a rien sur sur ces questions là et il me reste trois minutes pour finir et je vous jure j’ai appris à faire une argumentation en 30 minutes c’est peut-être pour finir un petit peu sur la question de la détection pour moi il y a plusieurs choses c’est déjà en fait il faut donner confiance à tout le monde pour en fait mettre un frein et stopper et interpeller que soit les blagues que soit les expressions idiomatiques que soit les raccourcis ce genre de choses en fait il faut donner les outils à tout le monde pour avoir confiance pour dire en fait stop que ce soit son pote de cours que ce soit par exemple un prof qui peut déraper parce qu’il y a des profs aussi qui qui glissent comme on dit un peu les jeunes voilà qui qui glissent régulièrement sur ce genre de sujet et en fait c’est donner confiance savoir que on a des outils qui nous ont permis de nous déconstruire et de détecter et qu’on a raison et que il faut il faut qu’on qu’on fasse c’est aussi en fait pouvoir donner des pistes pour emmener sur le chemin de la déconstruction parce que aujourd’hui effectivement on peut enfin je viens de le dire c’est compliqué de distan de dire stop mais quand on dit on dit stop pour moi il faut aussi pouvoir dire ok écoute il y a tel ou tel truc que tu que tu peux faire pour te permettre de d’aller plus loin et de comprendre en fait pourquoi ce que là tu viens de dire ce que là tu viens de faire c’était c’était un propos c’était un geste antisémite et pourquoi il faut plus il faut plus recommencer comme j’ai dit faut avoir des encadrants comme j’ai dit au mieux dans le milieu scolaire qui soit qui soit bien formé sur sur le sujet et qui est aussi du coup sont soit des vrais relais et des vraies têtes de pont là-dessus pour moi il y a aussi la question de décloisonner la lutte contre l’antisémitisme avec l’aspect mémorial dans le sens où aujourd’hui c’est la porte d’entrée que tout le monde voit sur sur cette question là alors que je pense qu’il y a un antisémitisme qui est bien de 2023 qui est bien vivant qui a bien les codes de maintenant et qui tu l’as dit et bien du quotidien et c’est celui-là pour moi que le bas Blaise et qu’on et qu’on a pas du tout en fait de d’outils aujourd’hui de masse et de grand public pour pour voir nous permettre de de lutter et que pourquoi je dis aussi des cloisonner c’est que pour moi en fait la lutte contre l’antisémitisme aujourd’hui elle est trop laissée à la charge des Français qui sont de confession ou de culture de culture juive et qu’en fait finalement par exemple moi qui suis très formé sur plein de sujets sur sur l’antiracisme que ça repose pas sur la pression de quelques personnes parce que trop souvent c’est aussi l’écueil qu’on a

on reprend à 14h avec vous Benoît

voilà merci beaucoup donc on reprend on reprend à 14h avec vous Benoît et puis ça sera très très bien merci bon appétit