2023-04-24 Enseigner, informer, surveiller : quelles armes pour lutter contre l’antisémitisme Table ronde n°2

Table ronde n°2 Enseigner, informer, surveiller : quelles armes pour lutter contre l’antisémitisme ?

Emmanuel Debono historien, membre de la LICRA

on ne s’ennuie pas du tout mais c’est vrai que le timing étant ce qu’il est je vais donner donc la parole dans l’ordre donc à Emmanuel de Bono historien chargé d’études à l’Institut français d’éducation ENS Lyon et plusieurs choses qu’ils nous détaillera parce que si je lis en fait j’ai pas le temps ensuite nous allons donner la parole à Léa Hanoun de lui ejf puis à Benoît Drouot pour finir avec Elisabeth Abanda il se présenteront chacun et comme ça je leur donne tout leur temps de parole et je ne dis rien de plus merci merci David bonjour à toutes et à tous pour le Bono je suis corrige juste je ne suis pas depuis très longtemps chargé d’études voilà mais je vais je vais corriger brièvement je suis historien et je aujourd’hui je recherche en fait du DDV le droit de vivre dans Marianne a montré la première couverture je crois ou je sais plus enfin bon le DV c’est le droit de vivre qui existe toujours depuis 1932 et je m’occupe donc depuis deux ans de cette de cette rue enfin ce qui est devenu une revue merci beaucoup alors je vais faire court sur le remerciement mais je suis vraiment je me joins ce qui a déjà été dit Monsieur benaroche Nadine Grégory et c’est vraiment tout à fait estimable et on aimerait effectivement que cette initiative inspire beaucoup d’autres initiatives du même genre dans tout l’espace politique etc je pardon je suis quand même obligé de faire une petite mise au point aussi parce que on a reçu assez violemment aussi se communiquer qui a évoqué Anne-Sophie tout à l’heure et je le précise aussi pour des raisons factuelles et historiques parce qu’effectueuse ou deux dans ce communiqué en tout cas concernant la lycra qui n’est pas nommé mais qui qui est en filigrane de la lycran n’est pas une organisation communautaire la lycrate une organisation qui existe depuis 1927 et qui s’appelait La Lyca auparavant et qui très très tôt dès les années 30 en fait à ajouter le R de racisme sur les papiers en tête mais pas dans le logo et pas effectivement dans la dans le nom qu’elle avait contribué à forger en quelques années et qui à partir des émeutes de Constantine en 34 considère qu’effectivement oui l’action des Européens au Maghreb et génératrice de de racisme et qu’en fait il y aura pas de paix pour les Juifs il y a pas de paix pour les pour les indigènes pour dire les choses simplement et également pour tous les colonies etc donc elle a pas forcément brillé par son antico mais bon c’est une organisation de son époque et voilà je je ferme cette petite partie là et j’ajoute aussi qu’elle ne te défend pas non plus la politique coloniale du gouvernement israélien elle vous pouvez aller vérifier vous-même sur le sur le site de communiquer ou les tweets elle s’intéressent uniquement aux effets à l’importation du risque que font peser en fait sur les publics l’importation justement des certaines de ces thématiques que là je le dis vraiment haut et fort la lycra est une organisation qui universaliste Universalis est un terme qui peut être questionné également en tout cas elle ne défend pas et puis et encore moins ces derniers temps alors je vais parler de d’éducation et de formation je vais être un tout petit peu élargir le propos parce que [Musique] je voudrais ou plutôt je voudrais pas qu’on crée l’illusion enfin on l’a déjà dit l’école ne peut pas tout surtout sur un sujet comme le l’antisémitisme dont on a déjà signalé la dimension protéiforme polymorphe etc je citerai juste rapidement trois cas de figure le premier le premier m’a touché personnellement j’ai été victime de menaces de mort il y a quelques mois mais bon si je dirais que c’est banal lorsqu’on fait lorsqu’on est sur ce type de terrain mais ce qui est alors on promettait les feux de l’enfer avec tous les Juifs bon je fais mon coming out je suis pas spécialement juif mais je suis certainement un enjuvé au dernier degré et donc je suis allé dans un commissariat de la ville où j’habitais et je j’ai un officier de police a reçu ma plainte pendant deux heures il avait un petit peu de mal parce qu’il en fait il avait pas l’habitude ce type et c’est presque rassurant enfin ce type de Data que ne vient pas sur d’autres d’autres attaques viennent le harcèlement chez des jeunes c’est très c’est très courant mais en tout cas là il était un peu décontenancé il m’a même dit un moment mais c’est quoi ce signe parce qu’en fait je suis déroulé les messages mais c’est la croix de David enfin oui c’est ça c’est un signe juif ok donc c’était effectivement de ce niveau là entre guillemets et à la fin en fait de la de la plainte il m’a dit mais vous monsieur de Bono vous croyez vraiment que les Juifs dominent le monde alors bon il a vu mon air un peu déconcé et puis immédiatement rattrapé il m’a dit parce que si c’était le cas moi ça moi ça me dérange pas voilà voilà donc il y a du travail à faire du côté de la police mais il y en a aussi du côté de je dirais d’un peu tout le monde et des magistrats par exemple je vous rappelle aussi pour pour mémoire donc le on a déjà parlé de d’égalité réconciliation le le site de la Soral qui avait publié il y a quelques années une un montage un montage où il y avait souvenez-vous Emmanuel Macron avec un brassard avec le dollar à la place de la slastica qui était derrière lui il y avait le drapeau israélien qui renforcé je crois et puis trois figures Jacques Attali Patrick Drahi Jacob de Rothschild et devant la sphère et que c’était en marche vers le chaos mondial quelque chose comme ça alors vous en souvenez oui parce que mais c’est ça que vous aussi qui est intéressant c’est qu’aujourd’hui ce genre de choses on les a tous en tête parce qu’en fait on est difficile d’y échapper et c’est ça qui fait effectivement aussi la différence avec peut-être l’époque de l’époque de Drumont même si on l’a vu vraiment la libre-parleur etc ça ça a eu une grande propagation et bien cette ce montage qui recevait tous les finalement toutes les articulations en fait de la caricature antisémite classique des Juifs qui dominent le monde en tout cas qui tire les ficelles la 17e chambre correctionnelle en mars 2018 a relaxer en fait égalité réconciliation parce que je vous donne rapidement trois éléments d’abord les trois personnalités ne renvoyaient pas à la communauté juive dans son ensemble donc la dimension symbolique évidemment passe à la trappe la publication visée ne reprend pas à un titre quelconque les symboles de la religion juive ou des institutions communautaires liées au judaïsme et puis troisième point il y avait pas d’exhortation à la violence c’est-à-dire que effectivement une image qui a été colportée pendant des siècles siècle ou des siècles en tout cas au moins un siècle avec des protocoles des protocoles de sagesse de Sion et bien cette image n’aspirait pas assez magistrats le ce qu’elle inspire en général enfin en tout cas spécialiste ou spécialiste aux gens qui connaissent la plante mais qui savent très bien que des images naissent aussi les paroles et les paroles naissent aussi des des actes et puis un troisième exemple c’est plus récent c’est la fresque d’Avignon où on a vu un artiste letvco en l’occurrence faire un graphe géant sur dans la dans la aux alentours de d’Avignon avec un Jacques Attali en marionnettiste et un Emmanuel Macron en pantin voilà là aussi on retrouvait le même le même chaîne et là c’était effectivement les élus locaux qui n’avaient pas jugé qu’il y avait problème puisqu’en fait ils ont invoqué la liberté d’expression avoir avant d’être sommet de d’effacer la la fresque donc c’est intéressant de voir que ces trois exemples mais c’est quand même pas non plus anodin la police des magistrats des élus on a besoin de formation il y a pas que les élèves et c’est le premier point dont propos il faut une approche qui soit globale et il faut une formation initiale il faut une touche une formation continue alors pour montrer un petit peu le type d’écueil avant que je Benoist je sais pas si il passera dans l’ordre suivant mais Benoît parlera plus précisément effectivement de ce qu’il fallait que il est meilleur connaisseur que moi même si j’ai été enseignant je voudrais juste pointer un certain nombre de ce qui me paraîtrait des obstacles des obstacles à la transposition didactique finalement de l’antisémitisme parce qu’on peut effectivement dire qu’il faut plus d’histoires qu’il faut un peu plus d’analyses un peu moins d’émotions là-dessus je suis entièrement d’accord simplement on est à faire en fait un phénomène encore une fois qui d’une complicité extrême et il est l’enseignement de la question antisémite pour dire les choses et pas forcément adaptable au cadre scolaire actuel alors je vais passer en revue un certain nombre de tours d’horizon en fait de quelques problématiques qui peuvent se poser à tout enseignant et à tout formateur premièrement rappeler le succès de d’un plaidoyer qui existe actuellement en faveur du révisionnisme historique alors la révision l’histoire elle est centrale il y a pas de d’histoire sans révision simplement on envoie les effets tragiques lorsqu’un Éric Zemmour explique que Pétain en fait a sauvé des Juifs alors on parle pas de cercle restreint on parle bien d’un journaliste de première importance qui a occupé qui a eu sa seconde serviette sur un sur une chaîne pendant des années qui a aussi eu des tribunes dans dans un grand quotidien français et qui et qui vend des ouvrages à des milliers d’exemplaires et qui a été candidats à la présidentielle etc et qui bouge encore donc on a on a il faut bien voir qu’en fait ce révisionnisme qui tend vers quelque chose de parfaitement nauséabond j’aime pas trop ce terme mais c’est le premier par réflexe militant qui me vient à l’esprit c’est quelque chose qui n’est plus réservé en fait à une petite des petits cercles comme une certaine époque au procès d’Eric Zemmour il y avait Laurent Joly l’historien Laurent Joly et puis il y avait aussi pour la lycra Sabrina Goldman qui a mis en avant en fait l’argument de la minimisation outrancière de créer une contre l’humanité c’est que en fait en disant que Pétain avait sauvé des Juifs on dénaturé finalement le crime on minimisé sa responsabilité et on était aussi bon dans quelque chose qui était outrancier et la minimisation outrancière du crime contre l’humanité elle est prévue dans la loi gaysso alors la loi des eaux et c’est mon deuxième point là on passe dans la question du négationnisme le négationnisme connaît un souffle nouveau on l’a déjà évoqué donc ça permet d’aller assez vite bien sûr il y a les réseaux sociaux bien sûr on met les pieds sur TiK ToK on est effrayé de voir finalement ce que les jeunes consciences ou les plus jeunes consciences finalement le cette espèce de matraquage auquel elles sont confrontées je pense qu’il faut aller sur TikTok pour voir les effets de la dieudonisation enfin d’année de dieudonisation des esprits et là c’est pareil on est plus effectivement dans des cercles restreint alors évidemment Jérôme Bourbon de Rivarol Yvan Benedetti de jeunes nation hervérison ou encore évidemment à la Soral le le fugitif sont toujours actifs c’est toujours leur fonds de commerce mais ce qui est frappant aujourd’hui c’est de voir effectivement avec quelle banalité on peut mettre en doute on peut remettre en cause les vérités dites officielles et c’est là qu’effectivement on est aussi dans cette question du complotisme qui a tellement de succès c’est à dire que c’est le doute systématique ce n’est pas le doute comme comme moyen bien c’est le doute comme finalité et puis finalement lorsqu’on veut critiquer le système lorsqu’on veut renverser la table lorsqu’on veut faire part de son mécontentement quoi de mieux désigner que finalement la religion de la Shoah je mets des énormes guillemets si jamais c’est filmé voilà donc la sourate 3e point la Shoah on l’a aussi mentionné on a on a dit effectivement trop de trop de mémoire et effectivement on en paye aujourd’hui un petit peu il y a une espèce de retour de bâton avec une avec beaucoup de confusion et puis et puis des effets qui sont un peu pervers quelques exemples qui où on a des comparaisons aussi outrancières on a aussi parlé tout à l’heure des étoiles jaunes dans le moment où il y avait les manifestations contre le Pass sanitaire en fait c’était assez frappant parce qu’il y avait des il y avait il y avait authentiquement on a parlé de Cassan de cristaux tout à l’heure et là on était effectivement dans la mouvance d’extrême droite mais on avait des gens qui ont vraiment voulu je dirais non pas rendre hommage mais en tout cas s’inspirer de ce qu’on leur avait appris à l’école c’est-à-dire qu’en fait le le paroxysme de la discrimination c’est c’est le c’est la Shoah c’est l’étoile jaune etc donc certains ont cru vouloir bien faire et c’est vrai il y a un certain nombre de de tes matchs dans ce sens là c’est pour ça que c’est des très très délicat aussi à gérer d’un point de vue juridique lorsqu’on a commencé par en panique à dire que on t’apprêt sur ce entre guillemets juridiquement sur ceux qui brandiraient des étoiles et puis un moment on a considéré qu’on a fait passer le message que aussi beaucoup de médias l’avaient fait passer ça aussi qui a été intéressant pendant cette cet été 2021 c’est qu’il y a eu beaucoup de pédagogies j’ai trouvé y compris sur le qui a été très rapidement analysé dans les médias si bien que le qui après a été un peu en un petit peu marginalisé autre compas autre comparaison malencontreuse c’est celle qui concerne la comparaison de dire qu’effectivement les musulmans d’aujourd’hui sont les Juifs d’hier ou les Juifs d’hier sont aujourd’hui ce sont les musulmans qui subissent leur sort je fais allusion ici aussi pour illustrer à la manifestation contre les samophobie du 10 novembre 2019 au cours duquel au cours de laquelle on a vu des étoiles jaunes portées par des manifestations des manifestants donc il me semble une responsable de élevé je ne sais plus quel son nom mes chats donc c’est le problème c’est qu’effectivement expliquer comparer ce qui est incomparable entretient une confusion terrible et elle ne sert pas du tout la cause de ceux qui sont discriminés aujourd’hui à ne sert pas du tout la justice ou la lutte contre les inégalités et surtout la lutte contre le racisme et puis elle tend à entretenir une confusion extrême enfin sur ce que c’est que la Shoah et puis en définitive et c’est ça qui est aussi terrible c’est que en fait l’islamophobie je mets des guillemets aussi parce que je suis désolé c’est un terme qui est controversé en tout cas elle dictera en l’utilise pas l’islamophobie n’est pas ne remplace pas l’antisémitisme éventuellement il y a d’autres phénomènes hostilités contre les musulmans le racisme contre les musulmans mais ce n’est pas un phénomène qui se substitue à l’autre et si on commence effectivement à tout confondre et bien on n’est pas d’abord c’est un vrai désordre dans la dans les sens humains et sociales et puis ensuite en termes de politique publique c’est absolument ingérable cette question de l’islamophobie je crois qu’il y a un problème d’invisibilisation je crois que c’est aussi un des un des conséquences en fait de vouloir substituer la question de la de la haine contre les musulmans à celles des Juifs ça conduit en fait invisible cet invisibilisation j’en donne trois exemples qui sont autant d’illusions que de trompe l’oeil d’abord par exemple estimer qu’il suffirait de régler le conflitzgeralopestinien pour que l’antisémitisme disparaisse en France on l’a dit l’antisémitisme existait avant imaginez en fait que cette phénomène n’est pas assez dynamique propre millénaire etc c’est évidemment très très mal connaître le sujet deuxième point focaliser en matière de lutte contre le racisme antisémitisme sur l’action contre la discrimination en fait réduire le racisme à la discrimination ce qui fait en fait passer l’antisémitisme à la trappe puisque les Juifs ne seraient pas discriminés ce qui n’est pas vrai parce qu’on la discrimination est quand même comment dire la base de toute forme de racisme et d’antisémitisme et donc il y a un risque de énorme et une injustice en fait à faire passer en plus les Juifs du côté des dominants comme au prétexte que ils auraient réussi ce serait une intégration réussie la civilisation parfaite et que en plus il domine en Israël je vais faire la parenthèse le troisième exemple de d’égarement sur les chemins de la visibilisation mettre l’histoire de la persécution des Juifs d’Europe au service d’un combat politique qui les fait passer à la trappe je donnerais un exemple on a déjà parlé des hommages rendus au combattants du cadeau de Varsovie je citerai un tweet récent donc d’un élu LFI qui est dit des choses suivantes il y a 80 ans le ghetto de Varsovie se soulevait contre la barbarie nazie ne jamais oublier celles et ceux qui arment à la main se soulevèrent contre les forces de l’extrême droite au pouvoir en Europe je le relie la deuxième partie de la phrase ne jamais oublier celles et ceux qui arment à la main se soulevèrent contre les forces de l’extrême droite au pouvoir en Europe alors est-ce que par hasard les habitants du ghetto de Varsovie était juifs les lunes ne le dit pas est-ce que la réduction du nazisme va l’expression les forces de l’extrême droite au pouvoir en Europe est-ce que ça suffit est-ce que c’est hystiquement précis je ne le pense pas est-ce que l’auteur du tweet a mis la commémoration au service d’un agenda politique comme il y en a eu par le passé je le crois fermement la problématique de l’antisionisme je ne m’attarde pas je voudrais simplement dire que on peut comprendre l’anti quelqu’un qui se déclare auditionniste je pense qu’il y a une acception molle comme sur plein d’autres sujets on peut se dire en dissonance parce qu’effectivement on veut critiquer la politique d’un gouvernement et qu’effectivement c’est parfaitement légal et ça je le redis encore une fois la lycra le reconnaît parfaitement et la décrète à ses proches de la définition de l’IRAT au passage et on sait toutefois que l’antisionisme et la voix d’entrée royale pour des attaques en fait qui vont excéder très largement la critique de l’État et c’est ce continuum en fait qui est problématique et c’est ce continuum qui est difficile aussi à expliquer politiquement c’est difficile à expliquer aussi à des enfants alors ce que ou des enfants ou n’importe quelle personne qu’on va en fait former et en tout cas c’est effectivement un des obstacles que je voulais évidemment mentionner alors bon je passe rapidement là sur la difficulté d’évoquer auprès de certains publics l’existence d’un antisémitisme musulman on l’a dit tout à l’heure donc antisémitisme musulman comme il y a l’anticipe un antispisme chrétien c’est une évidence le problème c’est que le refus d’en parler les squive c’est pareil une loi le problème nous a le poisson il y a plusieurs chemins pour cet esprit on va entendre justement chez des jeunes un opprimé un racisé entre guillemets ça ne peut pas être raciste on peut pas être à la fois l’objet de racisme et raciste toi-même et puis effectivement on est nous-mêmes des Sémites donc on peut pas être antisémite et dernier point je voulais aborder mais comme on l’a dit tout à l’heure la volonté d’assimiler l’antisémitisme et racisme et tout à fait problématique et je pense que c’est vraiment quelque chose contre lequel une idée contre laquelle il faut absolument combattre parce que je dirais que c’est presque la dernière étape de l’invisibilité de l’invisibilisation du problème excusez-moi j’accélère le débit comme si c’était pas assez rapide peut-être en rappelant d’abord que le ce sont des comment dire on a parlé de négrophobie bon anticipé qui oserait faire croire que ce sont des réalités qui se recouvrent que ce sont les mêmes dynamiques que c’est la même la même histoire évidemment cette absurde le fait que l’antisionisme soit un phénomène qui existe depuis l’Antiquité que la notion de complot en soit le réacteur qu’un méga complot comme dit Pierre puisse tous les autres complots la finance l’immigration le grand remplacement le vaccin la pandémie etc que cette haine est pu conduire évidemment un génocide qu’il existe à l’échelle mondiale y compris dans des pays où il n’y a pas de Juifs et que ils lisent aussi des noms juifs comme moi mais si je suis pas forcément le mais la notion de je vais rendre hommage à mon ami Alain David qui s’est souvent l’exemple Mbappé dis-le à ma place s’il te plaît j’ose pas pour dire mais faut vraiment qu’on aille plus vite en juillet voilà et donc je cloue là dessus j’avais quelques pistes mais on pourra en discuter pluridisciplômes à nos discussions passionnantes je ne dis rien parce que j’apprends beaucoup de choses mais on a une demi-heure et je pense que d’emblée je vous annonce la salle c’est très frustrant il n’y aura pas de prise de parole parce que l’heure de repas il est vraiment très courte et donc on reprendra à 14h et j’espère en fin de journée pour ceux qui auront la patience d’être encore là on va laisser du temps pour à nouveau des questions et des prolongements

donc Léa Hanoun donc de l’uegf je vous donne la parole merci beaucoup merci Nadine et merci à Monsieur Guy benaroche et à tout le monde pour l’organisation de cette journée nous saluons vraiment cette initiative donc merci de me donner la parole alors on l’a vu l’antisémitisme on en parle souvent mais il y a parfois un problème on a du mal à en percevoir la réalité à réaliser concrètement ce que ça implique alors je voulais vous parler d’abord moi de l’antisémitisme à l’école il y a quelques mois après des menaces à l’encontre d’un professeur juif d’Avry Courcouronnes vous devez vous rappeler sûrement de cet événement nous nous avons reçu à l’EGF de nombreux témoignages d’élèves juifs qui ont été victimes d’antisémitisme à l’école alors plutôt que de longs discours je voulais vous en lire quelques-uns pour leur donner la parole d’abord Maxime collégien en région parisienne de 2013 à 2017 victime de la 6ème à la troisième dans mon collège ZEP en région parisienne seul Juif sur millénaires j’ai subi diverses violences physiques et surtout verbales discriminatoire tels des crachats au visage mise à l’écart de ma classe ricanement moque riant tout genre sur mon faciès mon nez surtout étranglement tabassage gratuit pendant les pauses déjeuners à la permanence en récréation une croix gammée a été peinte dans mon vestiaire d’école par des camarades de ma classe sous cette croix était écrit à mort Maxime Le Juif après signalement le mur a été repeint dans la journée pour ne pas ébruiter l’affaire un autre témoignage de Clara qui était élève au lycée Hélène Boucher de 2013 à 2016 à Paris j’étais dans un très bon lycée parisien quand on a abordé en histoire les conflits au Moyen-Orient Israël a été évoquée la grande majorité des élèves s’est levé ils ont commencé à hurler Israël et ta terroriste à bail Israël on était 2 juifs dans ma classe face à 35 élèves qui criait sauf mes amis proches j’ai ressenti en profond sentiment de malaise comme si je devais me justifier mais à l’époque je n’avais pas assez de personnalité pour m’affirmer et le prof n’a rien dit il a laissé faire enfin un témoignage de Benjamin qui était élève au collège Jean de La Fontaine à saint-avoy deux élèves me prenaient à part tous les matins et me mettaient des gifles en me traitant de sale juif vers la fin du collège j’étais accueilli régulièrement par un petit groupe d’élèves qui me faisait des quenelles ce genre d’événements était devenu la routine et malheureusement je préférais les terres et les ignorer plutôt que de réagir mais ce qui m’a le plus choqué c’est qu’après un cours à propos de l’Affiche rouge un groupe d’élèves avait tagué mon casier du mot juif et d’une croix gammée mes amis proches m’avaient poussé à les témoigner j’ai le principal pour qu’il y ait des sanctions et une fois dans son bureau accompagné de mes amis celui-ci nous avait répondu qu’il ne pouvait rien faire et m’avait invité si je le souhaitais a demandé à ce que l’on repeigne mon casier alors qu’est-ce qu’on retire de ces témoignages si ce n’est de l’effroi je pense c’est d’abord une omniprésence des préjugés antisémites à l’école le Juif est riche le juif et puissant parce qu’on a encore des dizaines de témoignages similaires les juifs contre les médias il y a aussi une assimilation du juif à Israël et ce qu’on a contacté c’est ce qu’on a constaté pardon c’est que ces préjugés étaient beaucoup liés aux réseaux sociaux et étaient véhiculés beaucoup sur les réseaux sociaux et notamment sur TiK ToK on en a on a évoqué rapidement tout à l’heure mais il y a un exemple qui est assez frappant c’est celui des dragons célestes sur Tik Tok c’est en fait un personnage de manga et dans l’univers de ce manga le dragon céleste et dépeint comme un personnage qui a beaucoup de pouvoirs qui contrôle le monde qui est un complexe de supériorité et aujourd’hui sur Tik Tok dans de nombreuses vidéos pour contourner l’algorithme on utilise Dragon Céleste plutôt que le mot Ju donc c’est aussi d’autres codes mais toujours les mêmes préjugés qui sont véhiculés ensuite ce qu’on constate dans les témoignages c’est que souvent la majorité du temps même l’administration ne réagit pas ou ne réagit pas assez face à l’antisémitisme il y a une sorte de politique de pas de vagues on repeint les casiers pour ne pas que ça se voit on donne une heure de colle pas si par-ci par là on incite aussi les parents à ne pas porter plainte de peur que l’établissement soit impliqué dans cette affaire et on nie aussi l’antisémitisme résultat les élèves Juifs quittent les écoles publiques ils fuient même on a entendu ces mots et leur bourreau très rarement alors nous ce qu’on fait à l’UEF pour lutter contre ça quelles sont les armes qu’on utilise c’est d’abord la lutte contre les préjugés on a des militants de lejf qui vont tous les jours dans les collèges et les lycées avec un collectif d’associations qui s’appelle coexistent et avec d’autres militants SOS Racisme de la FAGE ils vont dans les collèges et les lycées pour déconstruire les préjugés c’est un programme qui a été conçu par une psychanalyste et une sociologue judithme sola les Joël Bordet et ça permet vraiment de discuter avec les élèves de leur préjugés on se rend compte qu’il y en a énormément pas seulement sur les Juifs évidemment et ça ça participe à la lutte contre le racisme l’antisémitisme le sexisme la haine entière LGBT et toutes les formes de haine une autre arme c’est la lutte contre la haine sur Internet et ça c’est très important on a parlé de Tik Tok mais les plateformes ont une responsabilité très très importantes dans le développement des préjugés antisémites nous on est actuellement enfin on vient de gagner un procès contre Twitter avec le Gief puisque nombreux de nos militants avaient réalisé un testing c’est à dire qu’ils avaient repéré des contenus haineux sur Twitter les avaient signalés et en fait on remarque que Twitter soit ne supprime pas ses contenus soit les supprime après plusieurs jours ce qui contribue à véhiculer le préjugé la haine la violence et en ce sens les plateformes ont vraiment un rôle à jouer et une responsabilité très importante enfin la troisième arme qu’on utilise c’est qu’on essaie de réparer le lien social entre eux élèves juifs et non juif mise à mal par la fuite des des élèves juives de l’école publique et en fait on constate qu’il y a beaucoup d’élèves non juifs qui n’ont jamais rencontré de Juifs et de nombreux élèves juifs qui n’ont jamais rencontré non juifs ce qui contribue à la méconnaissance de l’autre et donc à la propagation des préjugés et j’ai un exemple en tête c’est celui d’Aubervilliers on organise régulièrement des rencontres de médiation interculturelle notamment à l’école schneor qui est une école juive et en fait on voit des gènes qui habitent dans la même ville souvent dans le même quartier qui se croisent sûrement tous les jours mais qui ne se sont jamais parlés qui ont des préjugés les uns sur les autres et c’est formidable de voir ce que finalement simplement des échanges un dialogue ce à quoi ça peut mener maintenant je voulais vous parler de l’enseignement supérieur qui est évidemment le coeur de nos combats dans l’enseignement supérieur il y a évidemment un danger qui est énorme c’est celui de l’extrême droite il est grandissant pour les Juifs il dangereux pour les Juifs et pour de nombreuses étudiants évidemment et on constate que malheureusement l’extrême droite gagne du terrain [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] dans la société et évidemment à l’université et le JF est à l’avant-garde aussi avec avec d’autres d’autres organisations de ce combat il y a ensuite un autre type d’antisémitisme de je dirais à l’université qui est l’antisémitisme du quotidien qui fait beaucoup souffrir les étudiants et qui s’exprime sous trois formes d’abord les préjugés ils existent à l’école ils existent évidemment toujours dans l’enseignement supérieur et les élèves Juifs en sont toujours victimes il y a aussi une banalisation de la Shoah de nombreuses blagues qui sont faites sur la Shoah et qui peuvent être extrêmement blessantes pour les étudiants juifs à l’université et enfin une troisième expression de cette antisémitisme du quotidien qui est celui de l’importation haineuse du conflit israélo-palestinien on rend en fait les étudiants juifs comptables presque responsable de la politique israélienne et il se retrouve malgré eux représentant d’un gouvernement on l’a entendu quand même dans le témoignage que je vous ai lu tout à l’heure et à l’université c’est très très présent notamment quand il y a des événements en Israël ou dans les territoires palestiniens et sur ce dernier aspect il y a une responsabilité particulière de tous les syndicats et les partis politiques qui doivent prendre le sujet en main mais notamment des syndicats et partis politiques d’extrême gauche dans le monde étudiant qui joue malheureusement parfois le jeu de cette importation est noces du conflit alors pour lutter contre contre cela il faut créer du lien du dialogue avec ses syndicats et faire de la pédagogie sur Israël et sur le sionisme parce que ce sont des termes dévoyés et ça contribue à l’importation de la haine par exemple nous ce qu’on fait à lieujiève c’est qu’on organise des voyages de la mémoire en Pologne avec beaucoup de syndicats étudiants de tous les partis politiques on organise aussi des voyages au Proche-Orient et c’est vrai que quand on se rend sur le terrain quand on parle d’histoire quand on apprend quand on discute ensemble et qu’on passe du temps avec différents organisations et bien on aborde la question du conflit israélo-palestinien différemment quand on a discuté avec des Israéliens quand on a discuté avec des Palestiniens quand on peut dire moi j’y suis allé et ça vaut pour tout le monde et bien ça apaise les débats on prend du recul et on peut enfin dialoguer surtout ça permet de responsabiliser certaines organisations certains syndicats étudiants tel ou telle déclaration ou telle ou telle action qu’ils peuvent faire suite à un événement qui s’est passé en Israël par exemple et essayer de se rendre compte de l’impact que ça peut avoir sur les étudiants juifs est-ce que telle communiquer est-ce que tel terme est antisémite est-ce que ça va heurter des étudiants est-ce que ça va contribuer à propager la haine est-ce que ça va contribuer à des actes violents et ça c’est crucial ça permet aussi de les conscientiser et de lutter ensemble contre l’antisémitisme et enfin et ça de manière générale madame matarbonetti vous en avez parlé mais les réactions de l’administration et le rôle des administrations des universités et très très important il y a eu la création effectivement d’essai référents racismes et antisémitisme qui est crucial mais malheureusement il y a un manque de stratégie globale d’action sur ce sujet il y a un manque de visibilité de ces références je pense une je pense à une étudiante lilloise qui me montrait la semaine dernière encore des propos antisémites qu’elle avait reçu sur le groupe Facebook de sa classe et lorsque je lui ai dit fais-en pas à ton référent ou ta référence racisme antisémitisme elle m’a dit je ne sais pas qui c’est et même sur le site de l’université je ne sais je n’arrive pas à voir qui c’est donc il faut que j’administrations je me dépêche à 13h il faut qu’on arrête ok donc il faut que les administrations condamnent il faut aussi beaucoup de formations sur le modèle je dirais des violences sexuelles et sexistes et ça les administrations doivent le prendre en main et ça c’est aussi possible avec des étudiants avec des syndicats sensibilisés au sujet qui sont au sein des conseils d’administration et au sein des conseils de la vie étudiante merci beaucoup un grand merci c’était passionnant encore une fois il reste il reste un quart d’heure en fait pour deux expressions parce que voilà on me rappelle que 13h on excèdera pas cet horaire pour pouvoir revenir à 14h donc Benoît Drouot je vous remercie de de d’être avec nous puis ensuite Elisabeth oral oui juste une des deux la programmer en début d’après-midi parce que je et c’est super parce qu’on a pas l’habitude et jeune aussi parce que c’est aussi une question et tu viens d’en parler alors du coup peut-être d’abord enfin un petit rappel sur en quoi en quelle qualité j’interviens aujourd’hui puisque on a dit tu as dit des choses mais c’est pas forcément toute la vérité de pourquoi je fais aujourd’hui effectivement dans le passé j’ai été mis tant à lunettes aujourd’hui j’y travaille j’en suis à l’attaché de presse mais c’est surtout en tant que comment dire porteuse de de la toute nouvelle commission antiracisme de LV que j’interviens aujourd’hui parce que c’est une c’est une commission que nous venons de créer au début du mois d’avril et donc aujourd’hui c’est notre toute première invitation et on est très très content merci beaucoup Nadine merci beaucoup Guy de nous avoir invité aujourd’hui donc voilà c’est un peu dans ce cadre là que je vais m’exprimer donc après effectivement vous en doutez bien on n’oublie pas comme ça ces années de militantisme étudiants surtout quand on est sur une table ronde sur l’éducation nationale l’enseignement supérieur et finalement en fait toutes ces questions d’éducation donc oui enfin j’aurai un petit peu cette double casquette mais pour moi c’était un petit peu important de vous expliquer d’où j’allais vous parler aujourd’hui donc peut-être pour pour commencer un petit peu mon propos sur sur toutes cette question là pardon je pense qu’en fait la première chose à dire et j’ai un peu l’impression que c’est tout ce qui c’est ce qui revient des différentes interventions c’est que quand on parle de l’antisémitisme quand on parle de tout ce qui est justement c’est N2 d’identité et c’est n de l’autre en fait la question qu’on a aujourd’hui dans le contexte français et notamment dans le contexte français éducatif c’est la question du tabou en fait comme si toutes ces questions là ça relevait de quelque chose qui se passe dans la vie qu’on a en dehors de l’espace que peut être l’école de l’espace que peut être le lycée ou la fac et que c’est des choses qu’on voit à la télé quand on est chez soi mais qui ne s’importerait pas du tout dans l’espace éducatif et je pense que on est tous d’accord pour dire que non et d’ailleurs les témoignages que tu viens que tu viens nous citer comme tu l’as dit son très effroyables et nous rappelle ça c’est que on a une importation de tout ça dans dans nos espaces scolaires et universitaire et pourquoi parce que en fait on ne se subdivise pas en fonction des espaces dans lesquels on va on est ce qu’on est et avec l’ensemble de de ce qu’on porte et je pense que c’était un petit peu important de de partir de partir de ça puisque pourquoi est-ce que c’est important cette question cette question de l’école je pense que oui et j’y viendrai ensuite il y a la question de ce que l’école peut faire pour lutter contre l’antisémitisme mais je pense d’abord que il y a la question de ce que l’école est aussi responsable de véhiculer l’anti-cé l’antisémitisme voilà pardon pourquoi est-ce que je dis ça c’est que effectivement je pense qu’on a aujourd’hui peut-être un peu un péché dans la conception qu’on a de nos programmes sur cette question c’est qu’en fait on ne parle pas d’antisémitisme quand on est à l’école que ce soit en primaire que ce soit au collège au lycée ou à la fac on parle de la Shoah et c’est pas pareil et c’est je pense quelque chose qui est très dommageable et qui explique aussi pour moi aujourd’hui un certain nombre de résurgences qu’on peut avoir et un peu ce sentiment que certains jeunes peuvent exprimer on a entendu les résultats des enquêtes de tout à l’heure sur ah là là mais on nous parle tout le temps ça c’est bon on est gavé parce que en fait on est dans dans quelque chose où on ne parle même plus en fait finalement du sujet de fond qui est pourquoi est-ce que la Shoah a eu lieu c’est parce qu’en fait il y a eu un terreau depuis enfin plusieurs millénaires quand même d’antisémitisme dans la société française mais finalement qu’on suis on réduit tout ça à ça et que ce serait enfin limite comme si c’était les nazis qui avaient inventé inventé tout ça alors que on l’a déjà dit ce n’est pas vrai mais surtout finalement quelque chose qui serait cloisonné dans leur ennemi d’histoire-géo qu’on a par semaine enfin je sais pas si vous voyez si vous voyez ce que je veux dire si vous arrivez à me suivre mais je pense que ça c’est vraiment partie du problème et de pourquoi aujourd’hui en fait finalement on a une école qui ne joue pas son rôle et qui en fait est même propagatrice de de tous ces clichés là et de finalement cette haine de l’autre parce que il ne faut pas avoir peur des mots la deuxième chose je pense que c’est finalement une question qui est un petit peu en fait commune à l’ensemble des des racistes parce que pour le coup voilà par rapport au débat qui a pu avoir un petit peu tout à l’heure enfin qui a été soulevé moi effectivement je pense qu’il faut arriver à traiter de manière particulière l’antisémitisme parce que effectivement comme ça a été dit par Marianne matarbonucci effectivement c’est un peu c’est le racisme le plus perfectionné et je pense que oui il faut mettre les faut mettre les guillemets mais c’est vraiment que ce que je pense mais par contre par l’analyse de l’anté de l’antisémitisme on peut arriver à voir aussi une bonne analyse des autres racismes et moi j’aime à penser qu’en fait il y a un système de domination qui qui a des grilles d’analyse qui sont assez globales et qui en fait par contre va se matérialiser de manière différente et j’ai quand même l’impression que avec l’antisémitisme c’est c’est très très clair là-dessus et pourquoi est-ce que je vous disais ça c’est que effectivement oui je pense que on a aujourd’hui un impensé sur ces questions là de la part de l’école de la part aussi enfin moi je suis à la fac depuis très longtemps maintenant et et ce que ce que ce que je vois c’est que effectivement en fait on a des recherches sur ce sujet là mais en fait on a du mal à les vulgariser souvent on les Intrum mentalise politiquement dans un sens où on l’a bien vu ces dernières années où ce serait quand même des patates chaudes et tout de suite quand on travaillerait sur ces questions ce serait du militantisme alors qu’en fait c’est nous donner une radiographie de là où la société elle en est aujourd’hui et la troisième des choses que je voudrais dire c’est que je pense que notamment pourquoi dans l’espace de l’école on a un vrai enjeu et c’est là où c’est le plus facilement observable cette résurgence de l’antisémitisme en fait je dis même résurgence mais comme il n’a jamais mais voilà c’est ça une permanence de de l’antisémitisme c’est que je pense que on a tous une question une conception que l’école c’est l’outil républicain par excellence et que la République ce qu’elle nous a toujours expliqué depuis qu’elle s’est constituée c’est que elle ne discriminait pas entre ces différents enfants qu’elle ne voyait pas leurs différences bon moi je tends à penser que le fait de se dire qu’il n’y en a pas et qu’on ne les voit pas ça fait que en fait il y en a et qu’on les loupe et qu’on se met des oeillères et qu’on laisse des choses persister mais par contre je pense que c’est aussi pour ça que c’est le c’est le premier élément qui qui nous choque et la deuxième chose c’est aussi que on parle de conscience qui sont pas encore totalement figés qui sont pas encore totalement structuré et qui pourtant renvoient ce genre de choses et donc nous fait prendre conscience et finalement on choisit soit de le faire cette prise de la faire cette prise de conscience soit encore une fois on se met des heures mais finalement en fait sur le fait que on baigne dans tout ça tout ça se projette de génération en génération on l’a dit ça peut prendre des formes différentes mais que par contre en fait c’est toujours là et qu’on ne sait pas gérer la chose et qu’on choisit en fait même plus souvent de ne pas gérer la chose et ça m’amène du coup à ce que c’est quoi le rôle de l’école et c’est quoi le rôle de la formation même de manière générale parce que je suis d’accord il y a la question de ce qu’on peut faire en formation initiale mais en fait elle a forcément tout au long de la vie et la formation continue c’est déjà en fait pour être très honnête pour le dire pour enfin désolé je suis un peu cash moi mais il y a rien qui est fait au niveau de l’école aujourd’hui en terme d’éducation sur la question de l’antisémitisme même on pourrait se dire même dans un grand package racisme voilà il y a rien du tout qui est fait en vrai enfin je vais parler en fait d’un point de vue d’élève et de gens qui ne connaissent pas forcément la machine c’est peut-être plutôt de ce point de vue là que je vais le dire effectivement oui il y a des intentions oui il y a des il y a sûrement des choses qui sont proposées mais aujourd’hui qu’on quand on est élève quand on est étudiant on n’a pas l’impression en fait que ça a une prise sur sur nous et que finalement en fait c’est des choses qui sont vraiment intégrées dans ce qu’on dans ce qu’on doit apprendre danser avec quoi on doit ressortir de de nos cursus et donc j’imagine effectivement qu’il y a des initiatives et j’ai dit ça de manière un peu cash pour choquer mais voilà vous voyez ce que je veux dire c’est que aujourd’hui à hauteur en fait finalement d’enfants d’ados ou de jeunes adultes on n’a pas l’impression que c’est un sujet qui est qui est vraiment pris de manière frontale par l’Éducation nationale ou ministère de l’enseignement supérieur notamment ensuite pour un petit peu continuer là-dessus mais sur le fait je viens de le dire il n’y a rien aujourd’hui dans nos modules notamment à l’université parce que c’est ce que je connais le mieux qui en fait nous oblige à nous former et à nous déconstruire sur ces questions-là qui nous donnent en fait des clés des cris d’analyse sur sur le sujet de la même manière que par exemple et ben à la rentrée on a une journée de pré-entrée qui nous explique où est la bibliothèque où est ce genre de choses et que par exemple dans certaines universités il y a eu la décision d’ajouter des des choses sur la question du sexisme etc par exemple l’université Diderot qui a beaucoup fait ça aujourd’hui c’est pas vrai qu’il y a ça sur la question de l’antisémitisme c’est pas vrai qu’il y a ça sur la question de l’antiracisme mais ça a été et ça a été dit aujourd’hui Paris 8 à une formation qui est qui est novatrice en ce sens là et le fait que ce soit un diplôme d’université pour ceux qui sont un peu familiers des classifications universitaires ça dit quelque chose ça veut dire qu’il faut avoir cette envie là de payer un petit peu plus pour se former spécifiquement sur la question or en fait pour moi je je pense que l’enseignement supérieur doit se démocratiser et c’est aussi une des voix de démocratisation que de faire en sorte que ces sujets là puissent être dès qu’on arrive en première année et puis cette traité ensuite je pense qu’elle a question du corps professionnel aussi à tous les niveaux qui aujourd’hui n’est pas du tout assez formé et je pense que c’est pour ça que ça explique les différentes réactions que de prof dont tu as pu parler dans dans les témoignages on ne bouge pas parce que soi-même on est mis face à son incapacité on est ni face au fait qu’on n’a pas les outils pédagogiques pour pouvoir pour pouvoir répondre certains vont réussir à le faire mais trop souvent ça repose sur la capacité les et les savoir-être ou faire de tel ou tel de telle ou tel professeur et ça pour le coup c’est de de bas en haut pour avoir moi-même été enfin voilà élu dans différentes dans différents conseils d’universités etc au niveau local comme au niveau national on le voit sur ces questions là en fait les présidents de fac les directions du FR les profs etc ne font ne font pas forcément parce qu’en fait dans l’arsenal qu’ils ont en fait il n’y a rien sur sur ces questions là et il me reste trois minutes pour finir et je vous jure j’ai appris à faire une argumentation en 30 minutes c’est peut-être pour finir un petit peu sur la question de la détection pour moi il y a plusieurs choses c’est déjà en fait il faut donner confiance à tout le monde pour en fait mettre un frein et stopper et interpeller que soit les blagues que soit les expressions idiomatiques que soit les raccourcis ce genre de choses en fait il faut donner les outils à tout le monde pour avoir confiance pour dire en fait stop que ce soit son pote de cours que ce soit par exemple un prof qui peut déraper parce qu’il y a des profs aussi qui qui glissent comme on dit un peu les jeunes voilà qui qui glissent régulièrement sur ce genre de sujet et en fait c’est donner confiance savoir que on a des outils qui nous ont permis de nous déconstruire et de détecter et qu’on a raison et que il faut il faut qu’on qu’on fasse c’est aussi en fait pouvoir donner des pistes pour emmener sur le chemin de la déconstruction parce que aujourd’hui effectivement on peut enfin je viens de le dire c’est compliqué de distan de dire stop mais quand on dit on dit stop pour moi il faut aussi pouvoir dire ok écoute il y a tel ou tel truc que tu que tu peux faire pour te permettre de d’aller plus loin et de comprendre en fait pourquoi ce que là tu viens de dire ce que là tu viens de faire c’était c’était un propos c’était un geste antisémite et pourquoi il faut plus il faut plus recommencer comme j’ai dit faut avoir des encadrants comme j’ai dit au mieux dans le milieu scolaire qui soit qui soit bien formé sur sur le sujet et qui est aussi du coup sont soit des vrais relais et des vraies têtes de pont là-dessus pour moi il y a aussi la question de décloisonner la lutte contre l’antisémitisme avec l’aspect mémorial dans le sens où aujourd’hui c’est la porte d’entrée que tout le monde voit sur sur cette question là alors que je pense qu’il y a un antisémitisme qui est bien de 2023 qui est bien vivant qui a bien les codes de maintenant et qui tu l’as dit et bien du quotidien et c’est celui-là pour moi que le bas Blaise et qu’on et qu’on a pas du tout en fait de d’outils aujourd’hui de masse et de grand public pour pour voir nous permettre de de lutter et que pourquoi je dis aussi des cloisonner c’est que pour moi en fait la lutte contre l’antisémitisme aujourd’hui elle est trop laissée à la charge des Français qui sont de confession ou de culture de culture juive et qu’en fait finalement par exemple moi qui suis très formé sur plein de sujets sur sur l’antiracisme que ça repose pas sur la pression de quelques personnes parce que trop souvent c’est aussi l’écueil qu’on a voilà merci beaucoup donc on reprend on reprend à 14h avec vous Benoît et puis ça sera très très bien merci bon appétit