Sur le témoignage d’Emmanuel Ringuelblum et l’association Oyneg Shabbes

merci merci nous donnons la parole maintenant à quelqu’un qui va parler d’un point très important du ghetto de Varsovie qui est le témoignage sur Emmanuel Ringuelblum l’homme qui a pu préserver la mémoire du ghetto en cachant d’abord en recueillant les témoignages puis les a cachés sous terre dans des bidons etc et ce qui fait qu’ils ont pu être retrouvés après-guerre et nous a offert ainsi un témoignage extrêmement important sur le ghetto de Varsovie donc Luche?? puis on parlera de Paul Robson

bonjour on entend ?

Oyneg Shabbes signifie la joie du shabbat en yiddish

Oyneg Shabbos fut une une organisation clandestine qui se donna pour mission la création et la conservation d’archives au sein du ghetto de Varsovie

son fondateur Emmanuel Blum était un historien dont le travail avant guerre s’orientait vers la quotidienneté plutôt que vers les grands événements

fort de sa formation il regroupa en réponse à l’invasion nazi intellectuels et associatives dès septembre 39 pour préparer le témoignage après-guerre démarche paradoxale diront certains pour un historien que d’écrire le présent le dessin Oyneg Shabbes en effet est d’anticiper la mémoire en recueillant le souvenir

pour ce faire les membres réunis tous les samedis discutent des moyens pour œuvrer à la constitution d’une chronique historique générale de la vie juive sous l’Occupation

au printemps 40 la formation du ghetto modifia le projet initial Oyneg Shabbes devint un centre historique du témoignage de la captivité de l’extermination les autres noms Rachel Auerbach Perch Israël Liechtenstein David Graber Simon et berbande gustava yareka (A REVOIR) entre autres

furent autant de noms que de fonctions au sein de l’organisation qu’il s’agisse de la récupération d’affiches de la distribution de papier de la consignation des témoignages de la sûreté du secret des activités de la communication avec les habitants du ghetto chacun eut un rôle particulier dans l’élaboration du faisceau géant que fut Oyneg Shabbes

de 40 à 43 Oyneg Shabbes récupéra des objets organisa des enquêtes sur la vie dans le ghetto engagea des personnalités placées pour obtenir des informations recueillies les témoignages des premiers évadés des camps de la mort

parmi d’autres événements il diffusèrent des plans de Treblika pour prévenir la population des mensonges nazis qui affirmaient déportés vers des jours meilleurs

Oyneg Shabbes recueilli également des poèmes parmi lesquels flow de Vladislas Langel célèbre chansonniers du ghetto l’un d’eux retrouvé termine comme suit

je vous maudis pour ceux qui ne peuvent plus maudire et pour ceux qui l’entendront pas le réveil des Champs Libres dessus des murs de la ville quand on appellera haute des dieux levez-vous pour agir par desespoir et par tristesse le temps arrive midi moins 5 il n’était pas encore midi

était 42 à l’armée par les déportations de masse Ringelblum et Vasseur demandèrent à Liechtenstein d’enterrer les archives le 2 et 3 août avec des jeunes membres David Grabber et naom grivegh il enfouit les papiers dans 10 boîtes en métal au 68 rue Novolipki

malgré la persécution l’activité du groupe se poursuivit et un autre stock d’archives assez dans des bidons de lait fut enterré au même endroit en février 43

le troisième et dernier enfouissement eu lieu le 4 avril au 34 de la rue jouittoresca 15 jours plus tard le ghetto se soulevait

sous terre alors se tissait la mémoire et la trace sous terre conversait les fragments d’autant de vie que de bris de miroir

sous terre l’ensemble des écritures d’un commun éparpillées réassembler la majorité des membres donnés que Oyneg Shabbes mourut dans le ghetto

Ringelblum fut fusillé le 7 mars 44 dénoncé par la maîtresse du jardinier de la maison où il se cachait en zone dite arienne

dans son livre à pas aveugle de par le monde traduit du yiddish par Rachel Airtel labrochman relate le retour d’un rescapé devant les ruines d’un ghetto il n’y a plus rien que rien qui s’élève sur la terre en friche

ce regard du survivant ne peut toutefois se porter sous la terre le 18 septembre 46 une fouille eut lieu au 68 rue Novolipki après des heures de travail on trouva à 10 boîtes en métal dans lesquels je disais des milliers de papiers il s’agissait des archives au Oyneg Shabbes

en décembre 50 des maçons polonais trouvèrent à la même adresse des barriques de lait pleines de documents il s’agissait des archives Oyneg Shabbes

ces feuillets recueillaient les milliers d’écriture épars hâtives circonscrit délaves abîmées lyrique parfois administratives d’autrefois

il y avait aussi des dessins des réponses aux enquêtes il y avait des cris des constats des descriptions des adieux des extraits de journaux des cartes postales des testament

dans les boites tu retrouvais les vœux des trois hommes qui les avaient enterrés ceux d’Israël Liechtenstein commence par cette phrase

mon vœu est qu’on se souvienne de ma femme guelesstein

ceux de David Graber 19 ans finissent ainsi: nous pouvons maintenant mourir en paix nous avons accompli notre mission puisse l’histoire témoigner pour nous

un peu plus au nord dans le ghetto de Vilno “afin de Quévert” témoigner dans ses Mémoires d’une scène auprès d’un professeur de musique je cite:

dans une longue pièce étroite et sans fenêtre Erstein était assis au milieu d’enfants avec lesquels il chantait les paroles résonnèrent dans le grenier dans le ghetto dans le monde entier si loin que parait un temps de paix un temps d’amour ce n’est pas un rêve ce temps viendra un jour toujours

le vocabulaire de l’extermination affirmait vouloir chasser les Juifs de la cave au grenier de Varsovie à Vilno enfoui ou caché traqué battu parlant ou écrivant un prédateur ou taiseux enfant ou plus grand religieux ou laïque d’une langue l’autre de la cave jusqu’au grenier du grenier jusqu’à la cave s’ouvrait la révolte et parfois elle chantait

Oyneg Shabbes

Albert Herszkowicz

merci infiniment pour ce moment poétique littéraire et historique je passe la parole à Brigitte Stora qui va nous parler de Paul Robson [Musique]